• Écrivain français (Angoulême 1876 – Paris 1967).

    Peintre et sculpteur, il aborde l'écriture en fondant (1916) la revue Sic, ouverte aux avant-gardes et sous titrée « Sons, Idées, Couleurs ». Jusqu'en 1919, la revue est une définition de la modernité, proche du futurisme et attentive au lien établi entre la lettre et le trait par le cubisme. Severini et l'Apollinaire de l'Esprit nouveau y donnent des œuvres. Reverdy, Tzara et de jeunes surréalistes, Breton et Aragon aussi. Lieu d'échanges, Sic définit l'éphémère mouvement nuniste. Les surréalistes lui prêteront sur sa fin un ton plus polémique. Elle frappe par son ouverture à tous les arts, expression de la générosité d'Albert-Birot, dont la poésie est faite d'attention au quotidien transmué par l'humour optimiste (Trente et Un Poèmes de poche, 1917 ; la Lune ou le Livre des poèmes, 1924). Animateur efficace, celui-ci monte les Mamelles de Tirésias d'Apollinaire (1917), où apparaît pour la première fois le mot de surréalisme, et crée le Théâtre du Plateau (1929), où il défend l'idée d'une dramaturgie pour marionnettes, qu'illustrent ses pièces Matoum et Tevibar (1919), les Femmes pliantes (1923). Son chef-d'œuvre, Grabinoulor (1933 puis 1964), est l'épopée en prose de l'homo novus, d'une langue vivace et truculente, sans ponctuation, dont le héros dégage une morale sereine à travers les vicissitudes de l'existence commune. Poète, dramaturge, inventeur d'une certaine idée de la revue, témoin de son temps, Albert-Birot est un homme clé.


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