• 058 - Auguste Brizeux (1803-1858) - Hymne

    058 - Auguste Brizeux (1803-1858) - Hymne

    Le divin composé, qui brille en s'approchant,
    Se reflète sur nous encore, encore un chant !

    Oui mieux que la prêtresse et l'antique délire,
    Si dans les temps prochains la science a su lire,

    Qu'elle déroule en paix ses vers sentencieux
    Avec grâce voilés, mais clairs pour tous les yeux.

    C'est l'heure les oiseaux ont fui vers les nuées,
    Tant la hache en tous lieux fait de larges trouées.

    Partout le jour, partout de saints rapprochements,
    Des hymens amoureux suivis d'enfantements.

    Quel est le val sans nom ? Quelle est l'île déserte ?
    Partout le blé nouveau couvre la plaine verte.

    Pourquoi devant ta porte élever ce rocher,
    Ermite, si la foule entre et vient te chercher ?

    Il faut voir tomber l'arbre et germer la semence,
    Voir tout ce qui finit, voir tout ce qui commence.

    O fleurs du Sunium, fleurs voisines du ciel,
    Quel parfum vous mêliez aux lis blancs du Carmel !

    Mais, silence ! Voici l'Orient qui s'allume
    Et de l'Ouest obscurci colore au loin la brume.

    Tout se cherche. Le Nord vers le Sud est allé,
    Et la matière en feu vers l'esprit a coulé.

    Le mélange se fait d'une fusion idéale,
    Alliage splendide, œuvre que rien n'égale ;

    Métal complexe et simple, et sans pareil encor.
    Et dont le monde entier aura composé l'or ;

    Métal plus précieux que l'airain de Corinthe,
    Au foyer du savoir fonte prudente et sainte ;

    O le pur électrum où l'esprit et le corps
    Parviendront à s'unir en de justes accords,

    Quand elle apparaîtra la fusion bénie,
    Tous les cœurs aimeront cette harmonie !

    Oui, c'est l'heure voyez s'émouvoir à la fois
    Et la terre et le ciel qui lui donne ses lois ;

    Voyez dans les hauteurs l'alliage mystique
    Reluire en dévoilant son rapport sympathique !

    Triangle composite et d'argent et d'or fin
    Et d'un autre métal, comme eux simple et divin :

    O troisième métal, que nul encor ne nomme,
    Pour finir son travail, c'est toi qui cherches l'homme.

    N'es-tu pas la soudure et l'intime lien,
    Le nœud intelligent d'où résulte le bien ?

    Viens donc, flux désiré, sage intermédiaire,
    Avec l'or et l'argent viens finir le ternaire !

    Esprit, nous sommes prêts, nous appelons ton jour,
    Esprit, viens féconder la Puissance et l'Amour !

    Extrait du recueil "Les Ternaires" 1841


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